L’intervalle du désir

Montage de textes de Louÿs, Duras, Beauvoir, Nin.
Textes drolatiques et érotiques de 50 minutes pour une comédienne.

Nymphette coquette, ado provoc’, chercheuse toquée, grand amoureux du féminin et romancière en confidence, vont vivre, disséquer, raconter la naissance du désir chez la jeune fille. Ces cinq personnages incarnent les fantasmes criants de vitalité, et libérés des tabous sociaux, des oeuvres : Les Chansons secrètes de Billitis et plusieurs poèmes de Pierre Louÿs, L’Amant de Marguerite Duras, Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, et Les petits oiseaux d’Anaïs Nin.

“Parce qu’il y a dans l’érotisme une révolte contre le temps,
de l’individuel contre l’universel.”

S. Beauvoir, Le deuxième sexe, © Éditions Gallimard

Au centre de la scène, un immense pouf de velours noir s’adapte et se transforme : écrin, sofa, tourniquet ou vulve géante, les personnages en prennent possession à leur manière, en fonction de leurs envies, de leurs besoins. Un conte abordant l’attente de l’acte sexuelle chez la jeune fille englobe tout le spectacle par la musique. Il s’agit d’une adaptation du ballet “La belle au bois Dormant” de Tchaïkovski, qui en accentue la frivolité acide et l’inquiétante profondeur. La lumière ancre chaque personnage dans un lieu (salle de conférence, clairière verdoyante, intimité d’un boudoir, grenier poussiéreux), elle accompagne, rythme tout en contraste et finesse, les péripéties vécues sur scène. Pas de changement de costume ni d’accessoire, tout est dans le jeu et à vue : Charlotte Michelin, seule en scène, défend le parcours initiatique et le point de vue de tous les personnages avec l’amour et la générosité de la langue, de l’amusement, de l’insolence.